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A demi mondes
29 août 2010

We own a kettle

Chers vous,

Nous avons enfin une bouilloire!

Je me doute bien que parmi la masse d'informations et de description de ma vie dans ce nouvel endroit, celle-ci fait partie de celles dont vous vous souciez le moins.

Mais n'allez point trop vite en besogne! Si ce qui me tracassait (et le mot est encore un peu fort) était de ne pas avoir de bouilloire, alors, mes amis, c'est que ma vie est belle!

Et en effet, elle l'est.

Je vous avais laissés il y a quelques temps, alors que j'étais à San Francisco et m'apprêtais à me rendre à Stanford.
J'ai donc quitté la brume Friscaine le matin du 19 août. Acheminer ma personne, ainsi que celle de ma collègue Assistante de Français (qui, elle, sera dans l'Ohio) fut une affaire qui, à défaut d'être mince, sera mémorable. Vous avez pu constater que la mémorabilité des évênements de ma vie est proportionellement liée au facteur bagage (un précédent post vous en avait fait la démonstration). Or cette translation de nos deux personnes, d'un point A (San Francisco) à un point B (Stanford, Palo Alto) n'a pas échappé à la règle.
Bagages énormes, roulettes défaillantes, fronts perlés de gouttes de sueur, mains échauffées par trop de frottements, puis à terme, meurtries. Lumbago, regards amusés, mots d'encouragement, métro bondé pour cause de match de baseball et de déplacement massif de foules en survêtement du dimanche (casquettes, t-shirts, fanions, bannières, et une multitudes d'encas qui me sont interdits sur ordre de Mamie) on pimenté notre épique migration.
Changement de gare. Le métro (qui, à San Francisco s'appelle Bart) devient Caltrain.

Appréhension.

COMMENT va-t-on hisser nos énormes conteneurs de vie à l'intérieur de notre mule moderne?

Puis la question finit par ne plus se poser. On le fait, un point c'est tout. L'énergie du désespoir?
Dans le caltrain, on aurait bien envie de lambiner en bavant devant la beauté des paysages californiens, mais on ne peut pas! les bagages nous cachent la vue. Pas grave, nous nous occupons autrement puisque la veille, City Lights, la librairie mythique de Ferlinghetti nous a volé trois heures.

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Une heure plus tard.

Un faux-départ à l'arrivée. On se prépare trois arrêts avant le notre (Palo-Alto), histoire de ne pas êtres prises au dépourvue. (coda) Faisant preuve d'une volonté et d'une organisation à toute épreuve, nous soulevons vigoureusement les lourds sacs et valises un après l'autre pour les déposer devant la porte de sortie. Fières de notre vigueur et efficacité, nous échangeons un sourire de contentement, et quelques petits mots "c'était pas si difficile!", "Un peu lourd mais c'est presque la fin" ... jusqu'à ce que le contrôleur passe par là, nous interroge sur notre destination finale et nous invite à aller nous rassoir (nous = fille1 + fille 2 + Bagages 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ...) Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrgh! Re-belotte.
CODA. 

La belle surprise en arrivant. Il fait chaud! Il fait beau! Je retrouverais presque ma belle Provence. On tâtonne quelque peu ne sachant pas vraiment où aller. On nous indique une probable navette gratuite, que nous attendons un certain temps et qui ne vient pas. L'option taxi se profile alors.
Sans trop de peine nous nous retrouvons à l'intérieure d'une voiture jaune qui se charge de déplacer nos corps et nos lourdes excroissances (les bagages hein, n'aller pas vous imaginer des trucs!) conduite par l'homme, je crois bien, le plus méchant du monde.

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10 minutes un peu tendues, où j'ai envie de rire (et de faire pipi)
Et là... wouahou!
"C'est trop beau Stanford."
"Ah mais comment c'est vachement trop la super classe"
"Purée, j'y crois pas"
"Tu pleures?" "Bah ouai, mais toi aussi!"

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Ouverture de coffre, l'homme le plus méchant du monde se charge des bagages relous, nous on sifflote, hulule, et calcule à combien s'élève le pourboire absolument minimum que l'on puisse donner (ici aux Amériques,  le pourboire est en fait une partie du salaire de la personne qui travaille, ne pas en donner c'est priver cette personne aussi méchante soit-elle, d'une partie de son salaire. Il est d'usage de donner entre 15 et 20 % de l'addition ou de la facture totale).

Stanford, donc. Locaux à couper le souffle. Climat agréable. Nous sommes tous logés dans la maison d'une fraternité. Xanadu House.
Le comité d'accueil est très américain, chaleureux, organisés. Nous découvrirons par la suite, durant notre semaine Stanfordienne, que ce comité de trois femmes, est aussi drôle, anticonformiste, fêtard et dévoué.

Je partage la suite (nous avons chacune une chambre individuelle) avec Vika. Elle vient de Java (qui je vous le rappelle fait partie de l'Indonésie).

Sur mon oreiller, un petit paquet cadeau ... une brosse à dent de voyage , un tube de dentifrice miniature, un gel douche format de poche, un lait hydratant riquiqui et deux carrés de chocolat. Ouahou. C'est trop chouette l'Amérique des riches!

Au programme juste après l'arrivée, une chasse au trésor sur le campus. Je suis dans un groupe de six. Il y a Jun (un thaïlandais), Vika (une indonésienne), Gabriel (un Argentin), Maïmouna (une Parisienne), Sharlene (une Philippine) et moi. On est censés se dépêcher de trouver les indices pour gagner mais au lieu de cela, on se marre comme des 10-12 ans à faire des photos ringardes devant les bâtiments de la fac. Le décalage horaire (pour la plupart d'entre nous) ou le manque de sommeil (pour moi) font que nous nous retrouvons hirsutes et hilares à errer sur le campus à la recherche de tours gigantesques, de statues de l'île de Pâque ou de sculptures de l'auguste Rodin, sans nous soucier le moins du monde de l'heure qu'il est à Manille, à Java, à Avignon, à Bangkok et encore moins à Palo Alto ... jusqu'à ce qu'une ombre gesticulante, dans une petite voiture de golf, s'approche de nous à vitesse modérée et nous annonce que le dîner est servi et qu'il y a de la Corona dans l'frigo.

La semaine s'annonce sympathique.

Prochain épisode, La semaine Stanfordienne, L'arrivée Orégonienne. La vie à Forest Grove.

Mais avant de vous saluer, finissons par une vidéo sympa. Maimouna et moi en ballade à San Francisco dans le quartier japonais sous un beau soleil de Novembre ...ah heu oui, d'Août. (C'est qu'il y fait froid dans la baie!)


Une après midi dans le quartier japonais à SF
envoyé par duapv85. - Evadez-vous en vidéo.

Bises les amis!

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