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A demi mondes
14 août 2010

Bag(r)age, Départ, Dublin & other stories

Lieu: L'auberge de jeunesse la plus bouark, mais la mieux placée de San Francisco
Humeur: énergique
Playlist: Up the Brackets — The libertines, Prolonging the Magic — Cake

Chers amis,

La grisaille san fransicaine, le fait que je me sois levée tôt, que j'ai pris le temps de déambuler dans les rues de la ville parmi les touristes perdus, les businessmen pressés, les SDF, les crackheads et les panneaux Jesus loves you, que je sois allée au Starbucks chercher un Earl Grey gigantesque, au Wallgreen du coin acheter un  Berkley Farms non fat plain Yoghurt pour 89cent fait que j'ai devant moi suffisamment de temps et d'énergie pour écrire le looooooong post que vous attendez tous.

Commençons, voulez-vous par le début. Et le début c'était avant le départ.

Je n'ai pas hésité à jouer hautbois et faire résonner musettes dix jours avant le départ et à annoncer à (presque) vous tous que mes bagages étaient prêts. Ils l'étaient sans aucun doute. Ce que j'ignorais en revanche c'est que le poids de ma valise était plus proche de celui d'un boeuf prêt à être envoyé à l'abattoir que de celui d' un labrador adolescent autorisé par la compagnie aérienne.
J'avais par bonheur enregistré, lors de l'achat de mon billet Marseille Dublin, un second bagage, un sac à dos de randonnée qui, lui, pesait à peine dix kilos. S'est alors déroulée une première phase d'inventaire des objets lourds à transvaser d'un sac à l'autre et de don à ma soeur des "finalement j’achèterai là-bas".
La répartition fut énergique et désespérante, et heureusement, quasiment totalement orchestrée par ma soeur Yas. La Fontaine avait raison, on a toujours besoin d'un plus petit que soi.

À ce moment de la description, je vous dois deux petites précisions qui vont éclairer les évènements qui ont suivi la réorganisation des bagages -- que je croyais prêts depuis dix jours -- et expliquer mes réactions:
- Il était 21 h 30 lorsque la belle Yas et moi avons pesé ma trop lourde valise.
- Notre seul instrument de pesée était la Wii Fit ... j'ai donc systématiquement dû faire faire des exercices d'équilibre à ma valise en surpoids pour pouvoir estimer, grâce au nombre que je lisais à l'écran de la télévision, la somme astronomique que j'allais devoir payer à l'aéroport.

Il était minuit passé lorsque nous sommes finalement parvenues à un résultat acceptable :
- valise : 21,5 kilos
- Sac à dos : 18 kilos (environ)
- Bagage à main (non pesé puisque nous avons joué sur le fait qu' "ils ne le pèsent jamais ", mais probablement plus de 20 kg ... )

1 voire 2 kilos de surplus, à 15 euros le kilo... on restait dans le raisonnable. Je pouvais dès lors me consacrer à l'organisation de mon voyage. Je surfe sur les sites de mes divers points de chute en Irlande et aux USA, ainsi que des compagnies aériennes que j'allais emprunter.
Et là, le temps se fige.
Silence absolu, le souffle coupé. La gorge serrée. Je rate un battement de coeur et ne peux rien faire d'autre que finalement exprimer le vide qui vient de s'installer en moi par un petit grognement aigu, pathétique et fort ridicule.

Je viens, sous mes yeux avides d'information de lire ce qui va signer ma mort financière :

Règles de franchise de bagages

  • Il est possible d'effectuer une      réservation en ligne de 9 bagages maximum. Cependant, le poids total des      bagages pour chaque passager (les bébés exceptés) ne doit pas dépasser 20 kg. "

Dans ma tête d'ex première en calcul mental, j'additionne et multiplie très très vite ... 21,5 + 18 = 39,5   39,5-20= 19,5  19,5x15 = ... je me mets à pleurer comme une madeleine (ou en l'occurrence un petit-beurre) sous les yeux ébahis de ma soeur.

Et rebelote. On trie. On évacue. On fait des concessions. On négocie. On va voir sur le site d'UPS et autres transporteurs combien ça coute d'envoyer un colis. On se débarrasse de la grosse valise qui doit à elle seule et à vide bien peser sept kilos et on en prend une riquiqui dans la chambre de maman que l'on réveille au passage. Entre temps, on a perdu tout sens de l'humour et gagné l'impression d'avoir vendu son âme au diable en ayant acheté un billet d'avion chez une compagnie low cost. 2 h du matin. On va se coucher. Désolée et soulagée à la fois.

ELIPSE

Aéroport de Marseille quelques heures plus tard. Mum et Tom m'accompagnent. Tout sourire, j'affiche l'attitude et la confiance de la routarde qui voyage léger et ne payera pas d'excédent de bagages en attendant mon tour de passer à l'enregistrement.
Mon étoile est une sacrée comique.
J'avais bien droit à mes 2x 20 kilos !

Mais l'anecdote bagage ne s'arrête pas là.

Bim. L’avion atterrit comme prévu à Dublin. (oui oui, il m'est déjà arrivé de prendre un avion qui ne s'est pas posé là où il était censé le faire...) Je récupère mes bagages qui sont bien là avec une idée en tête.

En effet, je n'ai pas envie que ma promenade à Dublin se transforme en un "cauchemar d'une promeneuse surchargée". Durant la traversée aérienne, je fais donc d'autres savants calculs et invoque les dieux de la politique de bagages... J'en conclue qu'il me sera moins cher d'acheter une Grande Valise (d'une cinquantaine d'euros) où je rassemblerai les contenus de ma (désormais) petite valise et de mon bagage à main) que de payer par la suite chaque fois 60 dollars d'enregistrement du second bagage sur les compagnies américaines avec lesquelles je volerai lors de mon épopée américaine.
Je trouve mon bonheur dans l'aéroport, fourre en vrac mon micmac dans le Grand Sac Bleu qui est désormais mien et laisse mon bien aux soins du gentil monsieur de la consigne. J'ai de la poussière sur les genoux et une légère anxiété à l'idée d'annoncer à ma mère que j'ai lâchement abandonné sa toute petite valise et mon moche bagage à main acheté 10 dollars à l'aéroport de Las Végas pour des raisons que je ne mentionnerai pas ici (encore une histoire de bagage trop lourd !). Sorry Mum.

Hop dans le bus direction Dublin. Mon auberge est vraiment sympa en plein centre et bon marché. Il fait BEAU! Youpi je vais pouvoir flâner et me perdre dans la ville, faire des photos. Je dépose mon sac et file en promenade. J'apprécie vraiment.

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En fin de journée, direction le quartier des pubs. Je me réserve une petite soirée au pub en amoureuse avec moi-même. J'entre dans le mythique Temple Bar. J'y reste quelques minutes, mais il y a trop de monde, et l'atmosphère ne me plait pas trop. Je reviens un peu sur mes pas et entre dans un lieu où il y a de la musique. J'y reste. J'y bois de la Guiness au comptoir et sympathise avec les barmen. Je reste une bonne heure puis, vers 22 h, rentre à l'auberge.
Je réchauffe une soupe dans la cuisine. Quelques fruits et au dodo ... parce que demain, les amis, c'est l'Amérique !

Aéroport, je récupère mon Grand Sac Bleu à la consigne. Transfère deux trois trucs lourds (surtout des bouquins) dans mon sac à dos (qui sera à présent mon bagage à main). Je pèse mon BBB (BigBlueBag). 23 kg ! Du premier coup... et j'ai droit à 23 kg ! Youpi Américan Airlines.
À l'enregistrement, je fais rire le responsable de la sécurité qui me demande où je suis restée à Dublin. Je lui dis "Dans une auberge près de Temple Bar" il me répond qu'il n'est pas surpris que je sache où se trouve Temple. On rit niaisement tous les deux et ça fait du bien.
RAS dans l'avion. Ma voisine, américaine, est ... imposante, mais confortable. On nous gave de nourriture, le mauvais vin, en revanche, est payant. Je lis quelques pages de Lolita, le hors série des Inrocks et regarde un film imbuvable avec Jennifer Anniston.

Arrivée à Chicago tout en douceur. Tout va très vite. Le douanier est très sympathique. Il me baragouine quelques mots en français avec un chouette regard pétillant. Mes bagages sont là !
Mon vol Dublin Chicago ayant cependant quelques minutes de retard, l'hôtesse d'American Airlines me dit que je ne pourrai pas prendre ma correspondance pour Dallas à 14 h et que de ce fait ils m'ont mise sur le vol direct Chicago San Francisco qui partira à 16 h. Je suis ravie. Je bois un thé au Starbucks à côté de ma porte d'embarquement. Là, ils annoncent une heure de retard sur mon Chicago San Francisco. Ils font également une annonce expliquant qu'ils ont pris trop de réservations sur ce vol et que toute personne volontaire pour prendre le vol suivant (programmé 40 minutes plus tard) recevrait un bon d'achat de 200 dollars valables sur tous les vols de leur compagnie. À moi les 200 dollars !
Je prends donc le vol suivant (qui avait 2 heures de retard, mais on s'en fiche !!) et arrive à San Francisco à minuit. Taxi jusqu'à l'auberge. Elle est vieille, sent la rouille et les canalisations. Quelques rues avant d'y arriver, je vois force prostituées, SDF et drogués... mais je suis en fait en PLEIN centre-ville. Dans le quartier commerçant et des affaires.

Bien plaisant !

Dans ma chambre, il y a une Australienne très chouette. Nous sympathisons rapidement, et finissons par faire nos visites et sorties ensemble les jours qui suivent.

Demain je pars pour Stanford! O joie.

A bientôt les amis. Il est midi 20 ici je m'en vais retrouver Maimouna, une autre Fulbright qui vient d'arriver. Nous allons déjeuner ensemble et nous balader.

S.

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Commentaires
L
Coucou ma belle!<br /> Contente de te lire et de savoir que tu es bien arrivée aux USA:-)<br /> C'est à devenir fou ces histoires de bagages! C'est pour ça que j'ai fait l'aller-retour Lille-Barcelone en bus (avec une moyenne de 60 kilos en soute;-), mais effectivement c'est moins facile quand on doit traverser un océan!<br /> Tes photos de Dublin (vue sur Facebook) sont magnifiques, et la suite du voyage a l'air tout aussi excitante. Tu as le don de transformer ta vie en aventure:-)<br /> Je t'embrasse fort, et je te souhaite d'excellents moments à Stanford!
A demi mondes
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