Lieux: Forest Grove sous la neige

Son: Shuffle à tendance électro, swing, étrange, incontrôlable, nova

Humeur : Polyglotte, supraréelle, un je ne sais quoi d’humain

Visions du Pacifique Nord-Ouest en janvier.

Je n’ai pas écrit, publié, posté, depuis un moment, mais la fréquence n'est pas mon habitude de toute façon.

Pardonnez dès lors, mes excès de synonymes, de périphrases, de tâtonnements. Il semble que lorsque j’écris, par envie ou besoin, le droit au but ne soit pas ma tasse de thé.

Je commence souvent à écrire en me parlant de la manière dont j’écris. C’est mon autolutte contre le bruit de la page blanche, et cependant lorsque je ressens le moment venu, l’instant de l’écriture, il y a le vide en moi.

Souvent un vide dû à un excès d’émotions, un bouillonnement souterrain qui fait taire les multiples voix internes et leurs égos surdimensionnés en lutte et débat constants, les unes contre les autres.

J’écris mal quand il faut flirter avec la raison. Je n’écris pas en fait.

Je me laisse porter par l’écriture de la transe et je m’abandonne à l’imagination ou au silence des mots qui viennent d’eux-mêmes. Comme si dans ces moments-là, j’avais une facilité toute particulière à m’abandonner, m’extraire de moi-même et me laisser posséder par le Grand Hirsute.

J’ai mentionné il y’a quelques mois de cela mon attachement à Jung. Celui qui considérait que la partie essentielle de son être était celle de ses profondeurs, de ses obscurités. Celui qui a consacré son existence à vivre cette obscurité, à s’explorer, à plonger dans l’infinité de son intérieur.

Dans les mois passés, j’ai tenté de combattre toute idée de routine, de « travail », de schéma social, de rentrer dans un quelconque moule, par peur de me perdre, par peur de perdre dans le quotidien l’antiquotidien qu’est l’absolu magique de la vie.

A l’heure où j’écris ces mots, le temps est différent. Comme un rythme de dubstep qui s’autoporte et invente les pulsations du cœur de celui qui écoute.

Le temps est moins chiant s'il est musique.

J’ai un cadre. Celui que je me suis accordé. Un compromis de mon interne et mon externe. Et cela me rend plus limpide. Grâce à ce cadre, de sommeil, de travail, d’étude, je peux me plonger avec moins de difficultés et de questions dans ces profondeurs qui sont miennes.

Le cadre ....oui. Et le printemps!

J’ai des épiphanies inattendues. Pléonasme ? Des frissonements troublants, intenses, des rires secrets, des liaisons surprenantes avec l'absurde.

J’ai même des épiphanies dans le cadre du cadre. Il m’est plus simple de me démultiplier.

Aorasies amoureuses. Epiphanies paiennes.

Mes âmes se complètent. L’une est connectée, l'autre pleure puis rit, l’autre travaille, l’autre s'éprend du Grand Hirsute.

Je me suis bien souvent sentie coupable du manque de temps ou d’envie. Coupable de pas lire, de n’avoir pas lu tout et tout le reste. Mais après tout…

Bits and pieces … Beats and peaces.

Les mots me font sourire.

Les sons, les images.

Je remercie les sens.

M'abreuve d’idées. Oasis paisibles

J’aimerais vous emmener là où je plonge.

Nous envoler par le fond, le pouvoir, parce qu’on a suffisamment creusé.

Je vais écrire, vous savez. Mon plan en partant c’était de me consacrer à l’écriture. Un plan de poule pondeuse.

Non que je n’ai rien écrit. J’ai écrit une flaque de boue. Plein de toutes petites flaques de boue dans lesquelles les vers s’amusent, qui narguent mes bottes d’enfant, et qui ricanent du souvenir de mes sauts à pieds joints.

Une flaque trouble, boueuse, pas belle, mais vraie.

J’y reviendrai à ma flaque de terre et d’eau. Bientôt.

Il n’y a pas d’ultimatum à l’écriture. Le seul ultimatum que j’avais, mais dont je me suis débarrassé, c’était mon "cot-cot" vaniteux de poule pondeuse qui ne pond pas.

Mais j’écrirai. Parce que j’écris, c’est moi. Parce que quand je me relis je sais ce qui ne va pas, parce que le temps me fait avancer et que je sens le juste.

Parce que mes mots me gardent.

Et si je n’étais pas assise. Et si je pouvais communiquer par télépathie ce que tape sur mon clavier, je ne serais pas assise. Je porterais une robe rouge et tournerais tournerais tournerais encore sur les rythmes endiablés, divins, de guitares Tziganes, en me disant qu'ici ça sent l’encens et le cactus, la figue et la fleur d’oranger, le feu et le sol pluvieux.

Parce qu’au final, on a besoin de quoi d’autre que de tourner, tourner, tourner ?

Je vous aime. Ecoutez ça: The Antlers - Kettering

S.

souterrains

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