Half way to 52

Lieu: Le buisson de forêt.

Playlist: Cibelle, discographie

Âme: Envieuse

Du pain, des troncs, des gouttes, et des fées. Keep Portland Weird.

 

La douce voix de Cibelle -bien que mouchetée allègrement de particules d'Etrange- me sors de ma torpeur de cette journée écran.

Alors que le bel Oregon a été arrosé une fois de plus, et que nous autres invités de cette belle planète assistions sans pouvoir y faire grand chose aux vas-et viens d'un printemps peu enclin à s'engager pour la saison, je me suis laissée aller au visionnage passif (voire assoupi) de vidéos que mon compte Netflix avait  présélectionnées pour moi.

Netflix c'est un site web ainsi qu'un système ingénieux qui, pour la somme de 9 dollars par mois, me permets de visionner une quantité absurde de films, documentaires, séries, programmes télévisés etc... en ligne et de façon illimité, mais également de recevoir des DVD, un à la fois, mais sans limite de durée. En plus de cela, le site web me permet de noter les films, séries, documentaires, etc. que j'ai déjà vus, et de préciser à quelle fréquence je visionne des vidéos appartenant aux genres et sous-genres des catégories proposée (Critically-acclaimed drama based on a pulitzer prize novel; Visually-striking foreign comedy; Cerebral mockumentary; Raunchy comedy ...etc). Ce système de notation basé sur les renseignements que j'ai fourni  (et continue de fournir au fur-et à mesure que je décide de regarder une vidéo) génère des listes de suggestions personnalisés parmi les différentes catégories du site.

Ainsi aujourd'hui, alors que les cordes qui tombaient du ciel rendaient l'ascension de Jésus plus aisée, j'ai pu assister en direct légèrement différé, aux séminaires de Joseph Campbell (dans les années 80) sur le mythe et la psyché; faire un voyage culinaire à Marrakech et m'endormir devant une Scarlett Johanson adolescente dans Ghost World.

Merci les cordes! Merci Netflix!

Mon seul problème avec cet outil, c'est ma névrose Faustienne du manque de temps et de l'incapacité de l'Homme de lire TOUT et voire TOUT et ainsi, ultimement de devoir faire des choix..

Je suis bien consciente de mon manque de philosophie face au gouffre des savoirs. Mais cela me rend triste de ne pas pouvoir, de ne jamais pouvoir entrer en contact avec la totalité de ces beaux esprits, ces grandes âmes, ces belles idées, toutes ces histoires que des hommes et des femmes furent assez généreux de mettre en mots et transmettre en héritage aux générations futures, d'inscrire dans la postérité et l'histoire de la pensée humaine.

De cela naît une autre source d'arachage de cheveux, et elle prend la force/ la forme d'une ombre qui me chuchote, me susurre suavement à quel point le gouffre d'ignorance s'élargit à mesure que mes capacités cérébrales s'amoindrissent.

Mais, toute héroïne que je suis, à cheval sur mon chemin d'individuation, peuplé d'arbres de sagesse intuitive et de fruits de la sensorialité immédiate, romantique et absolue, je galope vers le soleil, et laisse l'ombre s'épuiser à forces de chuchotement...

AH.                                 AH.                               AH.

Je voudrais porter un toast à la sociologie et l'administration.

Sans elles, je n'aurai pas changé de catégorie socio-professionnelle/ tranche d'âge, le week-end dernier.

Merci à vous vieilles demoiselles rigoureuses!

Cibelle - City People

http://www.youtube.com/watch?v=IhUGpXk96Xc

Après un peu de musique, je vous laisse, mes enfants, pour aller feuilleter (whatever that means).

Je pense à vous mes âmi(e)s, dans le fond et la forme. (whatever that means).

A très lent!

S.

Comments

[Lola]

J'aime ton écriture sensible et mordante, tes réflexions profondes habillées d'humour et de poésie, le bouillonnement de ton esprit qui affleure derrière chacun de tes mots...
Le passage sur le "gouffre des savoirs" met le doigt sur le sentiment que j'éprouve à chaque fois que j'ouvre un livre et que j'en délaisse un millier d'autres... mais si justement et simplement exprimé par toi en quelques lignes.
Je n'ai qu'une seule critique, ma chère Sarah: je voudrais te lire plus souvent!
Cependant je ne peux que t'autoriser l'usage des trois armes joyciennes de la creátion: le silence, l'exil et la ruse... en te faisant confiance pour que tu nous reviennes avec de magnifiques textes.
Je t'embrasse,
Lola